DataFoire

Espace physique d’échange de fichiers en marge de l’Internet.
Les Data Foires sont les portails d’un réseau hors ligne permettant des transferts de fichiers à la vitesse de nos jambes,
à l’abri des recommandations algorithmiques, du capitalisme de surveillance, du controle social et de la récupération. Pour se réapproprier nos réseaux de partages, reprendre la main sur nos données intimes et artisanales.

Qu’est ce que c’est?

La data-foire est le point de contact d’un réseau d’échange de fichiers numériques hors-Internet. Les données du réseau data foires se déplacent avec les participant•es, dans des clefs usb dans leurs poches, et se brassent au sein des stands de data foires.
Le stande de data-foire est un espace équipé d’un (ou de plusieurs) ordinateur avec un disque dur et eventuellement d’imprimantes, de scanners, d’enceintes ou de casques audio.
Connecté à l’ordinateur, le disque dur heberge des fichiers, déposés par des participant•es, consultables et téléchargeables par d’autres. Il est aussi possible de venir avec des documents papier pour les numériser et les partager dans le réseau data-foire. Et inversement, imprimer un fichier trouvé dans le disque dur (image, document texte) et de repartir avec une version papier.
Idéalement, les data-foires valorisent l’échange de fichiers qui n’existent pas ou presque pas sur Internet, des créations personnelles, des trouvailles, des rips ¹ , mais ce n’est pas une obligation.
En plus d’etre un hub du réseau d’echange de fichier, la data-foire est un espace physique de rencontres, de fête, de lecture. Le stand de la datafoire peut s’équiper d’enceintes, de boissons, d’une
bibliothèque, de chaises, d’un video projecteur,
etc.
Une datafoire peut s’inserrer dans l’espace public, au sein un événement préexistant ou dans des espaces plus ou moins exclusif selon les communautés qu’elle veut toucher. Un marché, une fete, un parc, une rue piétonne, une bibliothèque,
un squat, un festival de fanzines, une manifestation...

D’où ca vient ?

La datafoire est une forme particuliere de ce qu’on appelle
un snearkernet (ou Floppy net ou encore pigeon net). Le sneakernet est un réseau de transfert de fichier basé sur le déplacement de support de stockage, dans l’espace physique (contrairement à l’Internet qui transite la donnée dans des cables et sur les ondes). Les sneakernet apparaissent dans des contextes où l’internet manque, où la donnée transferée est sensible, ou sous des regimes de censure très contraignants.
En afganisthan, les computer kars constituent un réseau de revente de fichier censurés par le régime au pouvoir, des films, de la musique, des mises-à-jour de téléphone ou des logiciels. Ils revendent, à la population, depuis des boutiques diverses, des fichiers arrivés depuis la frontières dans des disques durs.
A cuba , el Paqete Semanal, une compilation de 1 Terabyte de contenu de divertissement et d’information (Audio, Video, Images, Logiciels) se passe sous le manteau depuis 2008 et compense le manque d’Internet pour des milions de cubain•es.
Certaines régions rurales en Inde, les infrastructures d’Internet sont peu developpées, alors les data-mules sont des vehicules (scooter, bus) portent avec eux des disques durs, pour passer des fichiers d’un village à l’autre. Les datamules se synchronisent automatiquement à des kiosques dans les villages, vers lesquels sont envoyés les fichiers, en l’attente de se faire transporter.
Les datafoires s’inspirent aussi plus généralement des ventes de rue DVD piratés, des deaddrops, ou d’anciennes pratiques de piratage de musique.

Pourquoi en faut-il ?

1. pour repenser notre rapport aux données, à leur vitesse de déplacement et à leur encrage territorial. Dans le réseau data foire, un fichier ne fait plus le tour du monde en une seconde pour passer d’un ordinateur à l’autre. La donnée se déplace lentement, au rhytme des jambes des humain•es qui la transportent.

2. retrouver des objets culturels exclusifs ² (comme lorsqu’il 2. fallait se déplacer à Londres pour espérer trouver des disques de jungle). Les data-foires offrent un accès à des données situées et rares.

3. Valoriser des objets numériques artisanaux, des musiques amateures, des logiciels DIY, des documentaires auto-produits, s’inscrivant dans un catalogue limité et situé.

4. S’éloigner de la gloutenerie de donnée ³ des plateformes actuelles et retrouver une relation soigneuse aux objets culturels, informatifs et outils dématérialisés.

5. S’extraire de réseaux soumis à la surveillance des autorités et des firmes de la tech et à la collecte de données

6. Echapper à la récupération capitaliste de nos objets culturels

7. Stimuler et protéger la création et diffusion de pensée marginale

8. Créer des espaces conviviaux d’échange et de partage d’information

9. Remplacer la recommandation algorithmique et ses mécaniques marchandes par des conseils en chair et en os.

10. Véhiculer des informations relatives à l’activité locale, réunions, appel à rassemblement, soirées de soutien, vides greniers, etc.

11. Rendre matériel et visible les infrastructures de transfert de données, en contrepied des datacenters et autres infrastructures d’Internet, eloignées de la vue et de la conscience et developper des réseaux d’information autonomes

Sneakernet

" Sneakernet, also called sneaker net, is an informal term for the transfer of electronic information by physically moving media such as magnetic tape, floppy disks, optical discs, USB flash drives or external hard drives between computers, rather than transmitting it over a computer network. The term, a tongue-in-cheek play on net(work) as in Internet or Ethernet, refers to walking in sneakers as the transport mechanism.[1] Alternative terms may be floppy net, train net, or pigeon net. "
Wikipedia

Un sneakernet

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